La pratique italienne de la diplomatie au Moyen Âge tardif

Les États et les pouvoirs italiens du xve siècle développent, entre autres instruments, une diplomatie toujours mieux intégrée, grâce à la mise en œuvre d’un système de rapports qui vise à leur légitimation réciproque et dans le même temps au contrôle des conflits et des interactions politiques à l’échelle de la péninsule. À la base de ce système, une production sans précédent de correspondances diplomatiques assure aussi bien la circulation des informations, que le maintien d’un réseau de communication toujours ouvert entre les protagonistes de la confrontation politique. Ces mêmes correspondances nous donnent à voir des textes dans lesquels la construction du récit, la mise en scène de rapports ritualisés, l’articulation des échanges et des entretiens offrent une représentation écrite, mais aussi dynamique, des règles de l’interaction politique et diplomatique. Le lien constitutif entre la parole dite et la parole écrite, entre les entretiens oraux et leur relation, entre les accords, leur mise en texte et enfin leur conservation devient cruciale pour le maintien du réseau de communication et de relations qui constitue la base des rapports entre les États italiens. Si la « révolution scripturaire » de l’époque communale plonge ses racines dans une maîtrise nouvelle de la parole dite, la « révolution politique » de l’Italie du xve siècle se fait grâce à la traduction en écrit – et en écrit conservé – des interactions politiques et des pratiques de pouvoir qui trouvent dans l’entretien diplomatique l’un des moyens privilégiés de son autodéfinition.

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