Visite guidée de la bibliothèque
Au sein de l’espace Richelieu
La bibliothèque de l’École nationale des chartes - PSL a quitté en 2017 le bâtiment de la Sorbonne, où l’École était installée depuis 1897 , pour intégrer le quadrilatère Richelieu rénové aux côtés de la Bibliothèque nationale de France et de l'Institut national d'histoire de l'art, au cœur de l’espace « Richelieu –bibliothèques, musée, galeries ».
Son déménagement au 12, rue des Petits-Champs est intervenu après l’installation de l’École, en 2014, au 65, rue Richelieu.
La restauration et l’aménagement ont été réalisés par le cabinet d’architectes Bruno Gaudin et l’architecte en chef des Monuments historiques Jean-François Lagneau. La bibliothèque se déploie sur quatre niveaux : deux étages inférieurs entièrement repensés et structurés et deux étages supérieurs ayant conservé leur dimension patrimoniale.
La rotonde d’angle et les bâtiments accolés de part et d’autre, rue de Richelieu et rue des Petits-Champs, ont été édifiés par l’architecte Henri Labrouste en 1859-1860. Il a réutilisé les fondations de trois anciens hôtels construits précédemment par Pierre Le Muet en 1643 et connus sous le nom de « petit hôtel Tubeuf ».
Cette rotonde a été inaugurée en 1867. Son style évoque le grand classicisme à la française, avec des décorations de trophées militaires à la gloire impériale.
La restauration extérieure réalisée par l’agence Bruno Gaudin a permis à la pierre blonde de Paris de retrouver sa couleur d’origine.
L’entrée au 12, rue des Petits-Champs
L’entrée de la bibliothèque se trouve au 12, rue des Petits-Champs, plus précisément dans l’aile des Petits-champs créée par l’architecte Henri Labrouste en 1860-1868.
Une porte d’entrée donnant sur le nouveau hall d’accueil a été tout spécialement créée, puisque le bâtiment ne comportait initialement que des magasins, grâce au percement du plancher d’origine.
La rotonde des donateurs
Dans le hall d’entrée ont été conservées les structures métalliques des coursives d’origine installées en 1864 par Henri Labrouste et qui étaient prévues pour accueillir des rayonnages d’ouvrages imprimés.
Cet espace est aussi un hommage aux donateurs de la bibliothèque et de l’École. Les plus anciens noms reprennent ceux qui avaient précédemment été inscrits sur des plaques de marbre en Sorbonne, à présent installées en salle de lecture au niveau 1. Les inscriptions sont peintes au pochoir selon un dessin de la graphiste Stéphanie Buisseret.
L’œuvre du 1 % artistique
Au cours de l’automne 2020, l’œuvre destinée à l’École nationale des chartes dans le cadre du 1 % artistique du site Richelieu rénové a été installée dans le hall d’accueil de la bibliothèque.
Intitulée Gravity Ripples ENC, elle a été réalisée dans l’atelier de Jeremy Maxwell Wintrebert entre fin 2019 et début 2020.
Pièce unique, l’œuvre est constituée de verre soufflé à la bouche et à main levée, de laiton et d’acier. Les dimensions correspondent à environ 4 500 x 550 x 550 mm (hors accroches murales et câbles en acier). Au total, cent douze cives de couleur brillant gold composent Gravity Ripples ENC.
Pour en savoir plus
Le niveau 0 de la bibliothèque
Ce niveau a été entièrement restructuré par le cabinet d’architectes Bruno Gaudin. C’est la salle de lecture principale de la bibliothèque avec 24 places assises. On y trouve les collections d’usuels et les dernières acquisitions ainsi que plusieurs fonds spécifiques : ouvrages relatifs à l’histoire de l’École ou publiés par les Éditions de l’École, fac-similés paléographiques, tirés à part, atlas et grands folios.
La banque de prêt (où est présent en permanence un personnel pour tout renseignement, prêt/retour, etc.) se trouve immédiatement à gauche en entrant.
Un escalier intérieur nouvellement créé permet de monter au niveau 1.
Le niveau 1 de la bibliothèque
Ce niveau, également restructuré par le cabinet d’architectes Bruno Gaudin, ne comporte pas de places assises pour le travail.
On trouve à cet étage les collections relatives aux enseignements de l’École : éditions de textes, philologie, histoire littéraire et histoire du livre, codicologie, archivistique, histoire de l’art, etc.
Les magasins Labrouste (niveaux 2 et 3)
Les niveaux 2 et 3 sont les anciens magasins de la BnF réaménagés par le cabinet d’architectes Bruno Gaudin, restitués tels que l’architecte Henri Labrouste les avait conçus dans les années 1860. Ont été conservés les décors et la structure métallique en caillebotis, percée pour laisser passer la lumière. Tout le mobilier, en bois, a été réinstallé dans le respect de l’agencement initial des magasins.
Le niveau 2 de la bibliothèque
Pour accueillir les visiteurs a été placé, à gauche en sortant de l’ascenseur pour accéder au niveau 2, Voltaire assis dans un fauteuil. Clin d’œil historique à la Rotonde Voltaire (voir ci-dessous), il s'agit d'une copie de la statue en plâtre de Houdon qui s'est longtemps trouvé dans le salon d'honneur de la BnF et maintenant placé dans l'espace muséal au 1er étage, à proximité de l'entrée de la galerie Mazarin.
Les collections du niveau 2 sont centrées sur l’Histoire : Histoire du monde occidental, Histoire de France (principalement médiévale et moderne), Histoire religieuse, Histoire du droit etc., Histoire de l’Allemagne, Belgique etc., biographies, Héraldique, historiographie, géographie, etc.
12 places de travail ont été disposées au sein des rayonnages du niveau 2, la Rotonde en comportant 19 (voir ci-dessous).
Au fond de l’allée du niveau 2, a été disposé le buste (par un sculpteur anonyme) de Louis XVIII en hommage à l’ordonnance du 22 février 1821 portant création de l’École royale des chartes.
À l’autre extrémité se trouve la Rotonde Henri-Jean Martin (voir ci-dessous).
Le fer à cheval accroché au sein des rayonnages du niveau 2 est un clin d’œil à l’École nationale des chartes et à l’époque où elle était installée en Sorbonne. Voici son histoire…
Ce fer à cheval a été offert par un lecteur pour symboliser la fameuse salle du 3e étage en forme de fer à cheval où l’on pratiquait la paléographie en groupe au sein de la bibliothèque.
Traditionnellement, les futures diplômés archivistes paléographes touchaient ce fer à cheval pour se porter bonheur et réussir leurs épreuves finales en vue de l’obtention de leur diplôme.
Après le déménagement au 12, rue des Petits-Champs, un sondage a été lancé pour déterminer où placer le fer à cheval au sein de la bibliothèque. C’est cet endroit, en face de l’escalier métallique reliant les niveaux 2 et 3, qui a remporté les suffrages !
La rotonde Henri-Jean Martin (niveau 2)
Accueillant la réserve des livres anciens, rares et précieux, la Rotonde - salle de lecture, mais aussi de formation et de cours, équipée de 19 places de travail - s’est appelée successivement :
- « la Rotonde Voltaire » créée par l’architecte Henri Labrouste, dans le cadre du projet d’un « mémorial » à Voltaire, avec l’installation de son cœur dans un reliquaire placé dans le socle de l’original en plâtre du « Voltaire assis » réalisée par Houdon (réplique de la statue en marbre qui se trouve à la Comédie Française). Mais ce projet, pour lequel Labrouste dessine lui-même les décors muraux, les 11 armoires destinés aux livres et même le socle de la statue ne verra jamais le jour
- « la Rotonde des donateurs » : après le décès de Labrouste en 1875, Jean-Louis Pascal reprend la suite des travaux en recouvrant les éléments décoratifs conçus par Labrouste d’une toile rouge sur laquelle il fait inscrire le nom des donateurs de la Bibliothèque nationale
- « la Rotonde », rénovée en 2015 à l’identique de la création Labrouste par l’Agence Gaudin
- « la Rotonde Henri-Jean Martin » depuis 2017, en hommage à Henri-Jean Martin (décédé en 2007), ancien élève puis titulaire de la chaire d’histoire du livre à l’École nationale des chartes de 1970 à 1993, et ancien directeur de la bibliothèque municipale de Lyon, ayant fortement marqué l’enseignement et la recherche en histoire du livre
Les travaux de restauration réalisés par ARCOA ont permis de ramener la Rotonde à son état originel avec :
- la redécouverte du plafond, ciel peint par Pierre-Victor Galland, grand spécialiste du plafond peint (cf. plafonds de l'Hôtel d'Édouard André, actuel musée Jacquemart-André). Selon la volonté de Labrouste, il réalise un ciel bleu avec des nuages blancs, ce dernier ne souhaitant aucune figure ou sujet historique au risque de distraire les lecteurs venus travailler là !
- le retour au fameux « rose Labrouste », dans l’esprit de la polychromie chère à cette génération romantique
- les rayonnages d’origine, sur lesquels ont été apposées de nouvelles portes grillagées dans le style de l’époque de Labrouste (« grillages à poule »), les portes vitrées d’origine n’ayant pu être conservées dans le cadre la rénovation
Le lustre est une création contemporaine de Georges Berne pour l’Agence Gaudin.
Le niveau 3 de la bibliothèque
On trouve à ce niveau les collections de périodiques, ainsi que des collections de monographies. Les lecteurs y disposent de 5 places de travail.