Petite-fille du Grand Condé, princesse du sang, fière de sa naissance et ambitieuse à la mesure de cette dernière, Louise-Bénédicte de Bourbon est mariée au duc du Maine, fils bâtard de Louis XIV et de Mme de Montespan. Ressentant cette union comme une blessure, la jeune duchesse n’a de cesse de la réparer. D’un caractère frondeur hérité de son grand-père, elle refuse de se plier à l’étiquette versaillaise et s’en affranchit dès que possible, préférant créer, au risque de choquer, son propre monde, ses propres codes et sa propre cour. Ce vœu se réalise lorsqu’elle s’installe au château de Sceaux en 1700 qu’elle va marquer fortement de son empreinte, notamment lors des Grandes Nuits de Sceaux (1714-1715) liées aux événements politiques du moment, à savoir la succession de Louis XIV. Durant toute son existence, la duchesse du Maine manifeste un vif intérêt pour les arts et pour les sciences. De son vivant, elle a fait couler beaucoup d’encre, de la plus claire à la plus noire, suscita des jugements contrastés, voire contradictoires, à l’image de sa personnalité. Mais elle a été aussi unanimement louée pour la justesse de son goût et de son jugement.