Hyacinthe Rigaud, le catalogue raisonné

De Rigaud, la mémoire commune retient ordinairement les grands portraits d’apparat dont celui, devenu quasi iconique, du roi Louis XIV en grand costume royal, présenté en 1702 à l’admiration de la Cour de Versailles, mais auxquels on résume trop souvent son œuvre. Un œuvre qui ne se laisse pourtant pas enfermer dans un siècle puisqu’il s’étend pour 1/3 sur le xviie siècle et 2/3 sur le xviiie siècle, ni dans une formule unique (portraits de Cour, portraits intimes, portraits en négligé, d’amateurs et d’artistes, portraits d’époux en pendants, portraits familiaux, portraits rétrospectifs où l’absent s’insinue aux côtés des vivants, portraits historiés, portraits sur un mode allégorique ou mythologique, figures de fantaisie, parfois à la frontière de la scène de genre ou de la pastorale, peintures d’histoire, dessus-de-porte, etc.) et qui frappe par ses multiples inflexions.

À l’occasion de la publication récente aux éditions Faton de la monographie et du catalogue raisonné qu’elle vient de lui consacrer dans le prolongement de ses deux thèses, des chartes (1995) et de doctorat (2003), Ariane James-Sarazin reviendra sur le parcours, le répertoire et la manière, à nul autre pareils, de celui qui fut à la fois le roi des portraitistes et un redoutable entrepreneur, dont l’ambition déclarée était, selon sa propre expression, d’être « plus qu’un peintre ordinaire », soit l’égal de son modèle en « l’art de portraiture », Van Dyck.

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