Comme l’indique la signature apposée sur la façade, le bâtiment du 65, rue de Richelieu a été construit par Fernand Leroy (1894-1966) et Jacques Cury (1892-1964).

Les deux hommes s’étaient connus pendant leurs études dans l’atelier de Victor Laloux. Ensemble, ils ont construit en 1934 l’immeuble de Paris-Midi et de Paris Soir au 37, rue du Louvre, dit aussi le « Building » ou le « Paquebot ». Cet édifice, devenu par la suite le siège du Figaro, a été inscrit sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques (voir Agnès Chauvin, « 37, rue du Louvre : de Paris-Soir au Figaro », Livraisons d’histoire de l’architecture, 2006, n°11, p. 21-31).

 

Signature de l'entrepreneur A. Rontaix

 © Énc

Leroy a construit par la suite trois immeubles de bureau : en 1953, le 4-8, rue du colonel-Driant et le 115-117, rue Montmartre, puis en 1958 le 83, rue Montmartre.

Et, à Montreuil, une église : Notre-Dame des Foyers en 1960 (avec Faure) ; ainsi que des immeubles de logement social en 1961 au 10, rue Lenain-de-Tillemont et les bâtiments 1 à 3 de la cité Paul-Doumer. Avec A. Remy, il est également l’auteur de la maison Balency, pour la société des entreprises Balency et Schühl, 7, avenue du général-Leclerc, à Noisy-le-Sec.

Le 65, rue de Richelieu, est quant à lui contemporain des premières grandes réalisations de F. Leroy. Il a été vendu par l’industriel Camille Ernest Jean Gentil Descheemaeker à la Bibliothèque nationale en 1943.

  

 

65, rue de Richelieu, Rampe intérieure par Raymond Subes

 © Hafner

Pour les ferronneries du 65, rue de Richelieu, comme pour celles de l’immeuble Hamot et du « Building de la rue du Louvre », les deux architectes font appel à Raymond Subes qui, depuis 1919, est le directeur artistique des ateliers Robert et Borderel, spécialistes de charpenterie métallique et de ferronnerie. Il a déjà conçu divers ouvrages de ferronnerie (grilles, rampes, consoles…) pour de nombreux immeubles d’habitation ou de bureaux et édifices religieux, exposé à l’Exposition des arts décoratifs de 1925 et participé à la décoration du paquebot Île-de-France (1927). Ici, il conçoit pour la façade et les portes d’entrée un décor géométrique utilisant le triangle comme motif décoratif, motif qu’il reprendra avec quelques variantes, notamment pour la grille de la Bibliothèque d’étude et du patrimoine de Toulouse (1935) et la  porte d’entrée du 8, square d’Ornano à Paris.

À Raymond Subes peut aussi être attribuée la rampe de l’escalier dont le dessin est très proche d’autres exécutés pour des immeubles de ces mêmes années.

Bibliographie : Blanc (Karin), Ferronnerie en Europe au XXe siècle, Monelle Hayot, 2015 (à paraître)

 

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