Enora Peronneau Saint-Jalmes, archiviste paléographe (prom. 2020), est lauréate de la première édition de la bourse Victor Baubet, lancée en 2020 par l’École et les Éditions Perrin. Elle publie dans ce cadre un ouvrage intitulé Crimes sexuels et société à la fin de l’Ancien Régime, aux Éditions Perrin.
D’un montant de 3 000 euros, cette bourse récompense la thèse d’École d’Enora Peronneau Saint-Jalmes, qui porte sur le thème Crimes sexuels et société à la fin de l’Ancien Régime. Le viol à Auxerre et à Sens au xviiie siècle.
Elle donne également lieu à la publication d’un livre aux Éditions Perrin, intitulé Crimes sexuels et société à la fin de l’Ancien Régime (parution le 7 octobre 2021).
Dossier de presse Crimes sexuels et société à la fin de l’Ancien Régime
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Une cérémonie s’est déroulée dans la rotonde Henri-Jean Martin à la bibliothèque de l’École le 30 septembre 2021, en présence de la lauréate, des membres du jury et de plusieurs membres de la famille de Victor Baubet (1886-1914).
Quatrième de couverture
Évoquer la question du viol au xviiie siècle, à travers une trentaine d’affaires à caractère sexuel (viols, séductions suivies de grossesses, harcèlement, sodomie), relève d’un pari osé.
Pour y parvenir et se familiariser avec le déroulement des procédures criminelles, le présent ouvrage commence par redessiner les contours d’un système judiciaire complexe. Les procès étudiés croisent et interrogent ensuite des aspects plus ou moins tabous de la vie quotidienne à la fin de l’époque moderne : sexualité, violence, condition féminine, relations sociales, lien familial, règlement des conflits ou même la notion de genre. L’attention se porte enfin sur le destin des victimes et des accusés à la sortie du tribunal, entreprise jamais réalisée dans le cadre d’une recherche consacrée au viol.
Le choix d’un angle monographique, qui vise un territoire allant de Sens à Auxerre, au cœur de l’actuel département de l’Yonne, contribue à une lecture moins désincarnée des affaires sexuelles à l’échelle du royaume au cours des dernières heures de l’Ancien Régime.
Les sources variées a priori arides – archives criminelles et notariales anciennes, arrêts du parlement de Paris, registres paroissiaux et état civil – portent en filigrane un thème sensible qui véhicule de nombreuses idées reçues. Cette enquête, inédite et puissante, fait parler l'Histoire et dépoussière les préjugés qui pèsent sur les violences sexuelles au siècle des Lumières.