« Vous avez assez d’autres peines et corvées de moi sans qu’il soit besoin que vous vidiez votre bourse pour mes fantaisies et ma capricieuse bibliomanie, laquelle ne devrait faire peine qu’à moi seul » (lettre de Guy Patin à Charles Spon, le 20.12.1652).
Présentation
Guy Patin, docteur régent de la Faculté de médecine de Paris, devint professeur au Collège de France en 1654. Sa passion d’avoir des livres était telle qu’on lui attribue la paternité du mot bibliomanie. Sa Correspondance française en est tout imprégnée : d’abord, en 1630, avec la marotte de collectionner les thèses médicales qu’on avait publiées à Paris ; puis très vite avec la volonté de posséder et de lire tous les livres que ses multiples relations épistolaires lui permettaient de recueillir.
Ne s’épargnant aucune dépense, sa bibliothèque particulière était l’une des mieux fournies de Paris : est lumen oculorum meorum et laborum solatium [elle est la lumière de mes yeux et le soulagement de mes peines].
Devenue véritable frénésie, sa bibliomanie fit de Patin un libraire clandestin et causa son naufrage : mort dans la plus noire misère après une brouille définitive avec son fils aîné, Robert, et le bannissement perpétuel de son bien aimé puîné, Charles.