• Disponible à l’École nationale des chartes - PSL
  • Prix version papier : 39,50 €

Résumé

Parmi les différentes formes empruntées par la traduction en tant que processus de transfert des idées et des savoirs constitués dès le Moyen Âge, la traduction vers le latin des œuvres nées vernaculaires apparaît aux xve et xvie siècles en pleine mutation. L'étude de cette véritable technique intellectuelle, souvent associée à la pratique du commentaire, doit tenir compte de facteurs multiples : l'essor d'une littérature originale dans les langues vernaculaires tardo-médiévales ; l’apparition du livre imprimé qui modifie considérablement la diffusion des œuvres ; les bouleversements économiques, politiques et religieux, la Réforme et la Contre-Réforme ayant utilisé de manière très différente le latin, langue de l’Église et langue des savoirs occidentaux. Quand la traduction des textes latins vers les locuteurs nationaux est bien connue, que représente le phénomène qui fait passer du vernaculaire au latin ? Au Moyen Âge déjà, ce phénomène relève autant de la pure « translation » que de l’adaptation. À la Renaissance, l’étude de la traduction vers le latin se révèle d’une richesse inattendue : des modalités de la diffusion des savoirs, jusqu’alors méconnues, apparaissent et tous les champs de la connaissance sont touchés. Examiner ces traductions « en sens inverse » revient à renouveler la lecture que les historiens font de la culture des xve et xvie siècles, à restituer des évolutions progressives et, au-delà des prétendues ruptures souvent avancées par l’historiographie, à mettre en évidence des contiguïtés culturelles profondes entre la culture médiévale et celle des premiers temps modernes.

  • Avant-propos, par François Bougard

    Introduction, par Françoise Fery-Hue et Fabio Zinelli

    • Élodie Pinel : « Du vernaculaire vers le latin et retour : itinéraires du Mirouer des simples âmes de Marguerite Porete (fin xiiie-xive s.) »
    • Gilbert Fournier : « “Désormais il parlera le latin”. Traduction et “mystique” dans les Opera omnia de Jean Tauler (Cologne, Jean Quentel, 1548) »
    • Martina Wehrli-Johns : « Die Rezeption der deutschen Mystiker im 16. Jahrhundert: Zur lateinischen Übersetzung der deutschen Werke von Henrich Seuse durch den Kölner Kartäuser Laurentius Surius (1522-1578) »
    • Nikolaus Henkel : « Sebastian Brant, “Das Narrenschiff” (1494) and its Latin version by Jakob Locher, the “Stultifera navis” (1497) »
    • Peter Stotz : « Spectres et apparitions surnaturelles: entre les machinations des démons et la puissance de Dieu. La version latine du Von Gespänsten de Ludwig Lavater (1570) »
    • Frédéric Duval : « Lo Codi, une somme au Code de Justinien entre latin et vernaculaire »
    • Christine Gadrat-Ouerfelli : « De insulis nuper inventis : la diffusion des découvertes de Christophe Colomb en latin »
    • Susanna Gambino-Longo : « Les traductions en latin des récits de voyageurs italiens : Alvise da Ca' da Mosto et Ludovico da Varthema dans la version d'Arcangelo Madrignani »
    • Marie-Laure Monfort : « Les noms de la peste à travers la traduction latine du Consilio contro la pestilentia de Marsile Ficin, publiée à Augsbourg en 1518 sous le titre De epidemiae morbo, et le Consilium contra pestem du manuscrit d'Augsbourg 4° Cod. 121 »
    • Jean Céard : « Les œuvres médicales et chirurgicales entre le français et le latin (traductions, adaptations, commentaires) : le cas de la traduction latine des Œuvres d'Ambroise Paré (1582) »
    • Marie-Élisabeth Boutroue : « Les livres de plantes du vernaculaire au latin au xvie siècle »
    • Maria Cristina Panzera : « “Tolle pennas duas et scribe secure” : le bilinguisme dans les Documenti d'Amore de Francesco da Barberino (ca. 1314) »
    • Clémence Revest : « Sur les traces de quelques pièces à succès du xve siècle : les traductions latines de Boccace dans les miscellanées humanistes »
    • Mathieu Ferrand : « L'invention d’un classique : le Veterator, traduction latine de Maître Pathelin (Paris, 1505 ?) »
    • Laurence Bernard-Pradelle : « Jean Dorat et l’Hymne de Bacus de Pierre de Ronsard : de l’art d’ “exprimer” le français en latin »
    • Virginie Leroux : « Trois traductions latines de La Sepmaine de Guillaume Du Bartas »
    • Aline Smeesters : « Traductions latines de morceaux choisis de Corneille et de Théophile de Viau : les exercices poétiques du père Du Cerceau s.j. (Carmina, Paris, 1705) »
    • Urs Leu : « Les traductions latines des imprimés vernaculaires zurichois du xvie siècle »

    Conclusion : « Vers l’avenir », par Françoise Fery-Hue

    Résumés
    Index général
    Index des sources

  • Ouvrage collectif
    Livre imprimé
    ISBN : 978-2-35723-101-6
    Publié à Paris en 2018
    444 pages
    École nationale des chartes
    Diffuseur papier : FMSH-Diffusion
    Collection : Études et rencontres de l’École des chartes (n°52)

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