Michel Pastoureau, archiviste paléographe (prom. 1972), correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres et directeur d’études émérite à l’École pratique des hautes études, publie Le taureau. Une histoire culturelle, aux éditions du Seuil (octobre 2020).
Présentation
Domestiqué sept ou huit millénaires avant notre ère, le taureau est resté le plus sauvage des animaux domestiques. Il se dégage de lui une impression de puissance, de vitalité et de fécondité, qui en a fait un dieu pour de nombreux peuples de l'Antiquité. Le christianisme à ses débuts est parti en guerre contre les cultes qui lui étaient rendus et lui a substitué le boeuf, animal pacifique, paisible et travailleur.
D'où une certaine éclipse du taureau dans la culture européenne pendant plusieurs siècles : il se limite alors à la vie des campagnes et à la fécondation des vaches. Toutefois, à partir du xvie siècle, puis surtout du xixe, la réapparition des jeux et spectacles tauromachiques le remettent sur le devant de la scène et suscitent des polémiques qui se sont accentuées au cours des dernières décennies.