Le projet e-NDP propose de renouveler la connaissance de Notre-Dame de Paris par l’exploitation numérique des 26 registres médiévaux du chapitre cathédral. Ceux-ci consignent les décisions prises par les chanoines et permettent de reconstituer la vie de la cathédrale, de l’espace canonial attenant et de l’ensemble de la société qui les animent.
Présentation
Le projet e-NDP, piloté par le Laboratoire ICT-Les Europes sous la direction de Julie Claustre, propose de renouveler la connaissance de Notre-Dame de Paris par l’exploitation numérique des registres du chapitre cathédral. Ce corpus de 170 volumes n’a jamais fait l’objet d’une étude systématique. Or il consigne, au fil des réunions tri-hebdomadaires du chapitre cathédral, l’ensemble des décisions prises par celui-ci pour gérer ses droits et son patrimoine, administrer la cathédrale et organiser la société qui anime l’espace du cloître. L’édition des 26 registres d’époque médiévale (1326-1504) actuellement conservés aux Archives nationales, coordonnée aux reconstitutions numériques du parcellaire du cloître et du fonds de la bibliothèque du chapitre, dont 350 volumes sont aujourd’hui conservés dans les bibliothèques parisiennes (Bibliothèque nationale de France, départements des Manuscrits et de l’Arsenal, et bibliothèque Mazarine), est destinée à valoriser un patrimoine unique en son genre, par des spécialistes de toutes les disciplines du texte, de l’histoire, de l’architecture et du bâti.
L’édition collaborative des registres capitulaires, réalisée sous la responsabilité du CJM, se fonde sur une procédure de reconnaissance automatique de l’écriture manuscrite (handwriting text recognition ou HTR) testée et contrôlée par des chercheurs, enseignants et ingénieurs, alliant des compétences en histoire médiévale, paléographie, philologie et humanités numériques. Elle permettra de mieux connaître l’administration du chapitre Notre-Dame, sa puissance économique et politique dans la ville de Paris, ainsi que les rapports qu’il entretenait avec les autres institutions urbaines. Plus généralement, il s’agit d’exhumer une source majeure pour l’histoire et la vie des hommes, des femmes et des enfants qui ont animé par leurs multiples activités une communauté et un édifice qui était non seulement, depuis le Moyen Age central, un lieu de pouvoirs et un centre de vie économique, mais aussi un modèle pour l’architecture, la liturgie, les arts, la vie intellectuelle et scientifique, sans oublier l’assistance hospitalière par l’Hôtel-Dieu, plus important hôpital du royaume, placé sous la tutelle du chapitre.
La reconstitution du parcellaire du cloître, appuyée sur le Système d’information géographique ALPAGE, développera la connaissance matérielle et spatiale du quartier médiéval de la cathédrale, l’évolution de son bâti et donc de toute la partie orientale de l’île de la Cité, depuis le XIVe siècle jusqu’à la Révolution. La reconstitution de la bibliothèque du chapitre, dont Alfred Franklin a pu écrire (1863) qu’elle constituait « la première bibliothèque publique établie en France », permettra de mieux saisir l’autorité intellectuelle qu’incarnait le groupe des chanoines de Notre-Dame, dont le chancelier était aussi le chancelier de l’Université.
Financement
356 068 euros
Financement ANR (projet n°ANR-20-CE27-0012-02)
Résultats
Développement d'une application donnant accès aux 26 registres du chapitre cathédral.
Organisation d'un colloque international « Corpus numériques pour l’histoire de Notre-Dame de Paris », les 27-29 mai 2024.
Carnet de recherche
Toutes les informations autour du projet.