Michel Melot, archiviste paléographe (prom. 1967) et ancien directeur de l’Inventaire général du patrimoine culturel, publie Histoire de l’abbaye de Fontevraud. Notre-Dame-des-pleurs 1101-1793, chez CNRS Éditions (juin 2022).
Présentation
L’abbaye de Fontevraud est exceptionnelle à plusieurs titres. Fondée par un homme, elle a accueilli essentiellement des femmes. Réunissant au départ moines et moniales de toutes conditions, aristocrates et misérables, elle a mis en péril l’ordre social. Plus grande
cité monastique d’Europe au xviiie, elle a été transformée en prison après la Révolution. Comment expliquer le destin si singulier de ce lieu, inscrit aujourd’hui au Patrimoine mondial de l’Unesco ?
En 1101, quand Robert d’Arbrissel, seul roturier parmi les fondateurs d’Ordres au xiie siècle, décide de créer Fontevraud, il y organise une vie de pauvreté, de pénitence et de prière, et demande aux femmes de le gouverner. C’est donc à une abbesse, et non à un abbé, que l’on doit la règle du monastère et le contrôle du recrutement des frères. Fontevraud devient une abbaye puissante, en raison de son rapport avec Aliénor d’Aquitaine, reine de France puis d’Angleterre, son mari Henri II Plantagenêt et son fils Richard Cœur de Lion. Tous trois y reposent, dans leurs majestueux gisants. Gardant la cicatrice de la guerre de Cent Ans, elle suivit ensuite l’ascension des Bourbons.
Ce livre raconte, sur près de huit siècles, l’histoire de ce monde sans extérieur dont l’organisation figure le temps qui s’y écoule heure après heure, jour après jour, mais aussi de ces hommes et ces femmes qui l’occupent et le font vivre.