David Feutry, archiviste paléographe (prom. 2008), agrégé de l’université et docteur en histoire, publie Le Duc de Choiseul. L’orgueil au pouvoir, aux éditions Perrin (septembre 2023).
Quatrième de couverture
Principal ministre de Louis XV pendant douze ans, allié et ami de Mme de Pompadour, le duc de Choiseul (1719-1785) passe pour être un hédoniste patenté, un ambitieux cynique qui aime les mondanités, les femmes et le luxe, un seigneur prodigue – à telle enseigne que Beaumarchais se serait inspiré de lui pour le personnage du comte Almaviva dans Le Mariage de Figaro. Une image complaisamment reprise par l’historiographie républicaine et par les Jésuites, qu’il a fait bannir du royaume en 1762. La vérité est assurément plus nuancée, comme le montre avec brio David Feutry dans cette biographie enlevée et nourrie aux meilleures sources.
Homme de guerre avant d’être ambassadeur et ministre, grand artisan du rapprochement avec la cour de Vienne – qui mit fin à deux siècles de lutte contre l’empire des Habsbourg –, Choiseul, en effet, non seulement sauve le royaume du désastre où la guerre de Sept Ans le conduisait inexorablement, mais encore lui donne la Lorraine et la Corse. Il restaure en outre la marine et rénove l’armée, préparant en somme la revanche contre l’Angleterre. Disciple des philosophes, il se fait ministre réformateur – un jeu dangereux entre la Cour, le trône et le Parlement –, libéralise l’économie, élève sur le pavois la notion de « patriotisme » pour mobiliser l’opinion et veille toujours à ce que la France préserve son rang et se modernise.
Tout-puissant, cible privilégiée de nombreux intrigants et de diverses coteries, l’orgueilleux ministre succombe à un ultime complot, en 1770. Disgracié, il se retire dans les fastes du château de Chanteloup : le chancelier Maupeou et la maîtresse du roi, Mme du Barry, peuvent enfin entonner le péan.
Le portrait brillant d’un des hommes d’État les plus importants du siècle des Lumières.