Jean-Pierre Babelon, membre de l’Institut, donne une conférence intitulée « Nélie Jacquemart-André, une grande collectionneuse et un grand mécène », dans le cadre du cycle « Les grandes voix ».
Mardi 17 mars 2015
- École nationale des chartes, au 65, rue de Richelieu, Paris 2ᵉ
- 17h
Nélie Jacquemart est née à Paris en 1841 dans une famille modeste, mais devint rapidement la protégée de Madame de Vatry, d’une famille illustre dans la politique et dans la banque, propriétaire de l’abbaye de Chaalis, dans l’Oise, dont elle avait fait une luxueuse résidence. Nélie entre de bonne heure à l’École des beaux-arts à Paris dans l’atelier de Léon Cogniet, et l’on connaît d’elle deux lithographies parues en 1858 dans la revue L’Illustration. Elle présente des peintures au Salon à partir de 1863. Les années suivantes, elle peint des compositions religieuses pour des églises parisiennes et se fait connaître ensuite par des portraits d’hommes célèbres, dont le président Thiers. Elle est invitée à la Villa Médicis par le peintre Hébert en 1867. Ayant réalisé le portrait du grand banquier collectionneur Édouard André, en 1872, elle est sollicitée par la famille André pour épouser le vieux célibataire, malade et en proie à des intrigantes, contrat signé en 1881. Nélie rejoint son époux dans le luxueux hôtel édifié par l’architecte Henri Parent boulevard Haussmann et cesse alors de peindre.
Elle va entraîner son époux dans de nombreux voyages notamment en Italie et acheter un grand nombre d’œuvres d’art, surtout des peintures florentines ou vénitiennes qui vont garnir les salons de l’hôtel. Édouard décède en 1894, laissant ses biens à Nélie. Celle-ci poursuit ses voyages jusqu’en Extrême-Orient, et revient en France pour acheter en 1902 l’abbaye de Chaalis qu’elle aménage pour une meilleure commodité et pour accueillir également ses collections. Elle décède en 1912 et, prenant l’exemple du duc d’Aumale (à Chantilly), qu’elle connaissait bien, elle lègue tous ses biens, immeubles et collections à l’Institut de France, avec l’obligation d’ouvrir au public l’hôtel parisien et l’abbaye, ce que l’Institut réalisera dès 1913.