Le centre Jean-Mabillon est partenaire de l'atelier III intitulé « Circulation des modèles et des instruments de gestion » du projet « Écritures grises, les instruments de travail administratifs en Europe méridionale (XIIe-XVIIe siècles) ».

Mercredi 18 novembre 2015 - Vendredi 20 novembre 2015

  • Avignon
  • 9h-18h

Coorganisation : Université d’Avignon, École française de Rome et CIHAM (UMR 5648).

« Ce projet est né du constat auquel nous ont conduits tant nos propres expériences au cours de dépouillements de divers fonds d’archives diplomatiques que la lecture de travaux récents autour de la scripturalité administrative entre fin du Moyen Âge et début de l’époque moderne : le constat de la répétitivité. Une répétitivité des formes, des styles, des dispositifs et des usages qui nous semblait esquisser les contours d’un langage administratif trans-étatique en gestation. Cette forme de banalisation des écritures de l’autorité publique doit être comprise dans le sillage d’une mutation radicale des pratiques de l’écrit, de la « révolution documentaire » du XIIe siècle à la massification et à la diversification progressives des instances productrices et utilisatrices à compter du XVIe siècle. Entre le XIIe siècle et le XVIIe siècle s’est également déroulée une longue phase de construction, de consolidation et de sophistication des États européens considérés dans leurs dimensions territoriale, judiciaire, militaire, fiscale, diplomatique et administrative. Ici se situe à nos yeux une articulation problématique majeure entre la genèse de nouvelles techniques de l’écrit et les mutations des appareils d’État. Notre projet part de l’hypothèse que ces deux processus ne sont pas parallèles, mais interdépendants. Les pouvoirs publics ont pu se configurer administrativement, voire se bureaucratiser, parce qu’ils usaient d’instruments écrits de gouvernement. Réciproquement, de tels instruments, leurs formes, leurs techniques, leurs dispositifs propres, se sont développés au fur et à mesure que les États, plus largement les autorités publiques, tâchaient de se légitimer et de se maintenir. Dans quelle mesure l’efficacité gouvernementale, qui est l’un des principes à la fois théorique et pratique du développement des États, exige-t-elle des instruments de travail écrits ? Selon quels critères identifier, classer et analyser ces derniers ? Le projet voudrait répondre à ces questions en comparant les problèmes, les solutions et les instruments utilisés, en identifiant d’éventuels modèles et de probables évolutions ».

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