Pilar Ostos, professeur de sciences et techniques historiographiques à l'Université de Séville, invitée par l’École sur proposition d’Olivier Guyotjeannin, professeur de diplomatique et archivistique médiévales, donne une conférence intitulée « Diplomatique de l'acte notarié du Moyen Âge en Castille ».
Jeudi 28 novembre 2019
- 65, rue de Richelieu, Paris 2ᵉ (salle Léopold-Delisle)
- 18h
La naissance du notariat public en Occident fut un événement d’une vaste portée, grâce à la renaissance du droit romain à l’Université de Bologne (Italie), dont les horizons se sont progressivement élargis à toute l’Europe. Dans l’ancienne Couronne de Castille et de León, le processus se consolida à travers l’œuvre législative du roi Alphonse X (1252-1284), alors que le recours à l’écriture croissait pour notifier contrats et décisions dans des documents confiés à des notaires publics, qui avaient la capacité de les investir de la fides publica. Le processus fut général et eut pour conséquence la progressive fixation de la forme des actes, destinée à accroître la credibilité des instruments publics.
La construction de cette identité s'observe durant la seconde moitié du XIIIe siècle, mais sa projection se prolongea dans le temps et dans l'espace. Dans le temps, parce que malgré certaines modificatons ou ajouts, l’architecture des actes notariaux se maintint substantiellement. Dans l’espace, parce que la réforme notariale castillane fut élargie aux territoires nouvellement intégrés à la Couronne dans la péninsule ibérique (ancien royaume de Grenade), aux Canaries et à l’Amérique latine, où, comme les autres institutions, le notariat public et la pratique notariale furent implantés à vive allure.