En raison des mesures sanitaires en vigueur depuis le vendredi 30 octobre 2020, la journée d’étude « Des cahiers de doléances au grand débat national. Répondre aux sollicitations des pouvoirs, des Lumières à l’heure d’internet », organisée par l’École nationale des chartes, le Centre Jean-Mabillon et le Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) et programmée le 3 décembre 2020 au Campus Condorcet, se déroulera à distance à la date prévue. Le lien de connexion est directement accessible pour les participants.    

Jeudi 3 décembre 2020

  • Visioconférence
  • 9h15-17h30

Le mouvement des Gilets jaunes a récemment remis sur le devant de la scène la question du dialogue entre le pouvoir et ses administrés. Cahiers de doléances (expression utilisée par l'Association des maires ruraux de France dès novembre 2018, avant même le lancement du grand débat) et cahiers citoyens, comptes rendus des réunions d’initiative locale et plate-forme contributive, mais aussi plate-forme alternatives ou groupes Facebook ont constitué la réponse au débat lancé par le pouvoir, que celui-ci l’ait provoqué ou subi.    

Il ne s’agit pas ici de refaire une énième histoire des cahiers de doléances produits par les communautés et états lors du processus électoral de 1789 – des groupes de recherche dédiés existent déjà comme le séminaire « S’adresser à l’autorité : suppliques, plaintes, dénonciations dans une perspective comparative » de l’EHESS – ou de s'interroger sur ce que leur contenu nous apprend des souhaits, des désirs et de la culture des populations, mais de recenser les différentes formes prises par les réponses aux sollicitations des pouvoirs – qu’ils soient politique, religieux, syndical, associatif, économique – et leur évolution dans le temps, de comprendre comment ces réponses sont élaborées, mises en formes, émises, reçues, traitées, archivées et publiées, avant comme après l'irruption des technologies numériques. Bref de les analyser sous l’angle de la diplomatique, de l’archivistique, de l’histoire des institutions et de l’histoire de l’édition et de comprendre ce que ces sciences et techniques peuvent apporter à la connaissance de notre société politique et à sa manière de traiter la parole d’en-bas.

Programme

  • 9h15 : accueil par Michelle Bubenicek, directrice de l’École nationale des chartes, et Christophe Marion, délégué général du CTHS
  • 9h30 : Michelle Bubenicek, introduction

Matinée

Présidence, Michelle Bubenicek

  • 9h45 : Pierre-Emmanuel Guigo (Université Paris-Est-Créteil), « La démocratie de la sollicitation : communication publique et débat public au service du consensus politique (1988-1991) »
  • 10h45 : discussion
  • 11h : pause
  • 11h15 : Édouard Vasseur (École nationale des chartes), « Protester à la demande du pouvoir : des enquêtes de commodo et incommodo au débat public (XIXᵉ-XXᵉ siècles) »
  • 11h45 : Anthony Hamon (Université Rennes 2), « L’enquête agricole de 1866-1870 ou les états généraux de l’agriculture française »
  • 12h15 : discussion

Après-midi

Présidence, Roger Nougaret (CTHS)

  • 14h15 : Nathalie Morin (Archives nationales) et Bénédicte Fichet (Archives nationales), « La consultation des citoyens : production documentaire et traces archivées du Grand Débat national »
  • 14h45 : Charles Dandine (Archives départementales du Pas-de-Calais), « Collecter et préserver l’actualité : les cahiers du Grand débat aux Archives départementales du Pas-de-Calais »
  • 15h15 : discussion
  • 15h30 : pause
  • 15h45 : Marie-Anne Chabin (Université Paris 8), « Quand le support de l'information biaise la portée de l’écrit. Le cas des données du Grand débat national 2019 »
  • 16h15 : Julie Lauvernier (Archives et Bibliothèque du Conseil économique social et environnemental), « Les nouveaux cahiers de doléances : post-it, co-construction et plate-forme contributive. L’exemple de la Convention citoyenne pour le climat, octobre 2019-juin 2020 »
  • 16h45 : discussion
  • 17h : Olivier Poncet (École nationale des chartes-CTHS), conclusions

Une deuxième journée d’étude, examinant la problématique de la plainte politique sur la période antérieure, est envisagée, à l’horizon de 2022, sous la direction de Michelle Bubenicek, directrice de l’École. 

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