Sarah Rigaudeau, archiviste paléographe (prom. 2020) et chargée d’études documentaires aux Archives de Paris, est lauréate du prix Joinet 2021, récompensant sa thèse de doctorat soutenue en 2020 et intitulée Le testament en droit canonique du xiie au xve siècle. La thèse de Sarah Rigaudeau sera prochainement publiée dans la collection des thèses de l’Institut francophone pour la justice et la démocratie (décembre 2021). 

Le prix sera remis au cours d’une cérémonie organisée le jeudi 2 décembre 2021.

Présentation

Pour les juristes français, les formes du testament sont le résultat d’une combinaison produite par l’influence du droit romain, des coutumes de l’ancienne France et de la législation révolutionnaire. L’apport du droit canonique à la formation du droit moderne et contemporain du testament, bien que majeur, est le plus souvent totalement passé sous silence. La réintroduction du testament au xiie siècle est incontestablement due à la redécouverte du Corpus Juris Civilis. Cet ensemble fournit du procédé une définition particulièrement claire, l’entendant comme un acte de dernière volonté révocable.

L’influence du droit romain, d’abord importante dans le Midi, a donc conditionné la diffusion de l’institution dans la pratique. Très tôt, cependant, s’est opéré un mouvement de simplification des formes exigées. La plupart des règles romaines sont écartées. L’Église n’exige en réalité aucune formalité, mais seulement des preuves de l’acte. Cette attitude très souple permet au plus grand nombre de tester, le plus souvent simplement par oral. Ouvrir à chacun une telle possibilité a bien sûr d’abord pour but de permettre à tous les chrétiens d’effectuer des legs pieux susceptibles, au-delà du rachat de leurs fautes, de venir enrichir le patrimoine ecclésiastique. Cette politique n’en débouche pas moins sur une promotion sans précédent de l’acte à cause de mort et de la liberté de disposer.

Partager sur les réseaux sociaux

Actualités de chartiste