Peter Nahon, archiviste paléographe (prom. 2017), édite Cantigas geographicas, ou Poésie populaire des régions du Portugal, premier recueil de poésie populaire portugaise en édition bilingue portugais-français, aux éditions Plein Chant (2019).
Quatrième de couverture
La poésie populaire du Portugal s’attache particulièrement aux lieux : c’est autour d’un nom, tantôt celui d’un village, d’une région, d’un fleuve, que les strophes de ces Cantigas geographicas, ou Chansons géographiques, viennent s’accrocher, comme pour conjurer la nostalgie – les saudades – d’une nation voyageuse. Ces chansons, toutes surgies d’inspirations anonymes, ont voyagé et forment désormais le fonds commun de l’imaginaire d’un pays attaché plus qu’aucun autre à ses traditions orales.
Si les textes que nous présentons, recueillis au siècle dernier, ne remontent pas plus haut qu’au milieu du XVIIIe siècle, ils sont toujours écrits en trovas ou quartas, ces quatrains composés de vers octosyllabes rimés ou assonancés qu’employaient déjà, au cours du Moyen Âge, les poètes portugais contemporains de nos troubadours provençaux. Même permanence, même intemporalité dans la matière de ces vers, qui parlent du voyage, de l’exil, mais aussi de la misère, de la vie aux champs, et, bien sûr, de l’amour… mais toujours avec cette pointe d’humour lucide, parfois railleur, parfois piquant, si caractéristique de la sagesse du peuple.
« Le pot de fleurs que le Peuple met à la fenêtre de son âme » : voilà comment Fernando Pessoa, qui s’en inspira souvent, qualifiait la poésie populaire de son pays. Nul ne pouvait mieux décrire ce folklore peu connu dont nous proposons aujourd’hui, pour la première fois, une édition accompagnée d’une traduction en français.