Marc Verdure, archiviste paléographe (prom. 2002) et directeur des musées et de la citadelle de Belfort, est commissaire de l’exposition « La Revanche : fièvre ou comédie ? », organisée dans la salle des expositions temporaires de la Tour 46 de Belfort, jusqu’au 7 mars 2021. Un ouvrage éponyme, publié par Marc Verdure, est paru en septembre 2020 aux éditions Sekoya.
« Oh, une heure sonnera – nous la sentons venir – cette revanche prodigieuse »… En mars 1871, le député Victor Hugo est l’un des premiers à évoquer une revanche, et les discours patriotiques du ministre Léon Gambetta alimentent la fièvre sanglante. Avant 1914, toutefois, le nationaliste Charles Maurras accuse la République de n’avoir joué que la « comédie de la Revanche ». Les historiens confirment que la politique militaire française ne fut pas offensive entre 1871 et 1914, et la notion de Revanche, avec une majuscule, apparaît dès lors comme un mythe politique qui enferme la France dans une « citadelle sentimentale » (Henry Contamine).
Présentation de l’exposition
La défaite de 1870 donne lieu à une stratégie de régénération dans les domaines militaire et scolaire, et les arts ne font pas exception puisque la peinture et la sculpture, notamment, adoptent des formes et des thèmes différents après 1871. Cette multiplicité d’images produites, officielles ou non, concerne la commande de monuments aux morts, les achats d’œuvres aux Salons, les commandes privées, ou encore la publication des manuels scolaires.
L’exposition, grâce à des partenariats et des prêts exceptionnels, propose une analyse des images de la Revanche qui entretiennent un certain état d’esprit des populations en France et en Allemagne, et vise à faire comprendre comment, en 1914, cette iconographie influence les comportements et la détermination des combattants de la Grande Guerre.
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Présentation de l’ouvrage
Les Musées de Belfort proposent ici un panorama de leur collection d’art et d’histoire, particulièrement riche sur le thème de ce conflit, pour aider à comprendre comment, consciemment ou non, la multiplicité d’images officielles et privées produites entre 1871 et 1914 dans le domaine des Beaux-arts, de la presse ou des manuels scolaires a permis de cultiver cetesprit de revanche avant 1914.
Conflit précurseur des affrontements du xxe siècle, la guerre franco-prussienne de 1870-1871 est une oubliée de l’histoire. À Belfort, entrée dans la geste nationale à ce moment, le souvenir en est pourtant vif et, à l’occasion du 150e anniversaire de la confrontation, ce livre sollicite l’expertise de partenaires exceptionnels sur le rôle joué par le musée dans l’actualisation de cette guerre.
« Oh, une heure sonnera – nous la sentons venir – cette revanche prodigieuse »… En mars 1871, le député Victor Hugo est l’un des premiers à évoquer une revanche, et les discours patriotiques du ministre Léon Gambetta alimentent la fièvre sanglante.