Julie Glodt, archiviste paléographe (prom. 2019) soutient sa thèse de doctorat, préparée à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, intitulée L’environnement textile de l’autel (ca. 1250-ca. 1550). Une histoire ritologique de l’art, sous la co-direction de Philippe Plagnieux et d’Alain Rauwel.
Le jury sera composé de Philippe Plagnieux, professeur des universités (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, codirecteur de thèse), Alain Rauwel, professeur agrégé (Université de Bourgogne/EHESS, codirecteur de thèse), Jean-Marie Guillouët, professeur des universités (Université de Bourgogne, rapporteur), Vincent Debiais, chargé de recherche au CNRS (EHESS, rapporteur), Maureen Miller, professeure émérite (UC Berkeley, examinatrice), et Laura Weigert, professeure des universités (School of Arts and Science de Rutgers University, examinatrice).
Résumé
Aux derniers siècles du Moyen Âge, une grande diversité de textiles environnent l’autel pendant le rituel eucharistique : des parements (dossier, antependium, dais, courtines), des linges (nappe, corporal, manuterge) et des objets servant du support à d’autres éléments mobiliers (coussin et bourse de corporal). Tandis que la dévotion eucharistique connaît une forme d’exacerbation, les textiles jouent un rôle de premier plan dans la manipulation et la mise en valeur des espèces consacrées. Fragiles et méconnus, ces textiles anciens restent l’apanage des analyses techniques et n’ont que très peu été intégrés à des réflexions plus générales sur le mobilier liturgique en histoire de l’art. En combinant l’examen de certains spécimens préservés, les ritual studies et l’anthropologie historique, à partir de nombreux textes et images, cette thèse entend réévaluer l’importance de ces objets dans la définition visuelle de l’autel gothique, en Europe occidentale et particulièrement en France. Elle met en rapport la forme de ces textiles (armure, couleur, décor), leur sacralité et leurs usages à l’autel dans une perspective performative et relationnelle avec les acteurs de leur manipulation et les autres objets avec lesquels ils entrent en contact. Elle démontre la conception ontologiquement ornementale du rôle des textiles dans l’église médiévale. Par leur amovibilité et leur diversité, ils contribuent à intensifier certains moments de l’année et du rituel et à magnifier un espace eucharistique autour de l’autel. Ces textiles participent enfin des stratégies de monstration ou d’occultation orchestrées par le clergé.