- Revue : Bibliothèque de l'École des chartes (160)
- Pages : p. 195-228
Résumé
Peu après la bataille de Saint-Aubin du Cormier (28 juillet 1488), Jacques de Saint-Gelais acheva la rédaction, en latin, d'un débat allégorique à l'attention de Charles d'Angoulême. L'œuvre fut rapidement traduite en français, sous le titre de L'estrif de Science, Nature et de Fortune, par son jeune frère, Octovien de Saint-Gelais (vers 1468-1502), qui allait devenir l'une des figures éminentes de la « Grande Rhétorique ». Malgré une diffusion des plus réduites, L'estrif ne manque pas d'intérêt. Au plan littéraire, il se démarque par la subtilité de ses architectures allégoriques et par un maniement habile de l'exemplum. Au plan doctrinal, l'ouvrage séduit par sa dimension encyclopédique et par la diversité des sources mises en œuvre. Au plan historique enfin, L'estrif, qui fourmille d'allusions à l'actualité politique et sociale, est surtout marqué par la crise de l'Université et par les divisions princières. L'article fournit en annexe l'édition du prologue, une analyse détaillée de l'œuvre et l'édition d'un extrait.