• Dans L'Écran rouge. Syndicalisme et cinéma, de Gabin à Belmondo
  • Éditeur : Éditions de l'Atelier
  • Pages : 112-113

Résumé

Pendant l'Occupation, les acteurs et actrices du cinéma français furent des cibles de choix pour les services allemands de propagande. À leurs dépens ou non, ils ont joué un rôle de séduction de l'opinion, tant par les films que par l'utilisation de leur image dans les médias de masse de l'époque. Si, au moment de l'épuration, les jugements se sont concentrés sur la participation à des productions de la Continental Films, cette société franco-allemande ne fut toutefois pas le seul instrument de la mainmise de l'Occupant sur le cinéma français. Les parcours d'Harry Baur et de Danielle Darrieux illustrent la diversité des sollicitations et des pressions des autorités allemandes sur les comédiens. Âgés respectivement de 23 et 60 ans en 1940, Danielle Darrieux et Harry Baur n'eurent pas l'occasion de partager l'affiche d'un film à cette période. Outre les événements mondains, c'est en mars 1942, au cours d'un voyage en Allemagne des artistes cinématographiques français, qu'ils eurent l'occasion de se rencontrer. S'étant affirmée tout au long des années 1930 comme l'une des principales vedettes du cinéma français, Danielle Darrieux se raréfie à l'écran entre 1940 et 1944. La comédienne n'apparaît que dans trois productions, toutes pour la Continental Films : Premier rendezvous , réalisé par son ex-mari Henri Decoin, Caprices (Léo Joannon, 1942) et La Fausse Maîtresse (André Cayatte, 1942). Son immense popularité fait de Darrieux une star convoitée par la propagande allemande. Les archives de la Propaganda Staffel 1 témoignent ainsi des ambitions des services allemands à son égard : ceux-ci enquêtent sur son consentement à apprendre l'allemand pour jouer dans des films allemands, dès 1941.

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