Giovanni Palumbo, professeur de philologie romane et doyen de la faculté de Philosophie et Lettres à l’université de Namur en Belgique, invité à l’École nationale des chartes par Frédéric Duval, donne une conférence intitulée « Sur les pas de Paul Meyer : l'édition des textes médiévaux entre théorie et pratique ».
Mercredi 12 mars 2014
- Grande salle de cours de l’École nationale des chartes
- 17h
Présentation
L’histoire de la philologie médiévale a généralement été écrite en tenant davantage compte des déclarations méthodologiques (et parfois des simples déclarations d’intentions) des philologues que de leurs pratiques réelles. Il n’est donc pas étonnant que les manuels mettent en exergue les noms de Gaston Paris et de Joseph Bédier, solidement liés aux méthodes dites lachmannienne et bédiérienne, tandis qu’ils laissent dans l’ombre le nom de Paul Meyer, qui fut très méfiant vis-à-vis des théories.
Et pourtant, Paul Meyer (1840-1917), on le sait, fut l’un des philologues à la fois les plus productifs, les plus solides et les plus versatiles de l’histoire de la philologie romane. S’il est vrai qu’il édita surtout des œuvres connues par des manuscrits uniques (l’Histoire de Guillaume le Marechal, le Roman de Flamenca, Brun de la Montaigne, etc.), il se fit aussi « une spécialité d’éditer les textes à l’occasion ou en complément de ses descriptions de manuscrits » (Roques 1995 : 995). Très souvent, ses articles cachent de véritables « traités de philologie appliquée », où la théorie est mise à l’épreuve des différents textes étudiés.
C’est justement à partir de l’un de ces travaux, consacré à une œuvre à la tradition foisonnante, la Chanson d’Aspremont, dont nous préparons l’édition, que nous aimerions proposer quelques réflexions sur le lien unissant la théorie et la pratique dans l’établissement des textes médiévaux.