Yves Christe donne une conférence intitulée « Que reste-t-il d'apocalyptique dans la compréhension médiévale de l'apocalypse ? », dans le cadre du cycle « Les grandes voix ».

Mardi 6 janvier 2015

  • École nationale des chartes, au 65, rue de Richelieu, Paris 2ᵉ
  • 17h

Présentation

Le commentaire de Tyconius, récemment restitué par Roger Gryson, marque un tournant radical de l’exégèse latine de l’Apocalypse. Ce texte n’est plus une prophétie centrée sur la fin des temps assortie d’une diatribe contre Rome et son Empire du Mal, mais une révélation symbolique, a-historique, sur l’ensemble du temps de l’Église, de l’Incarnation au retour du Christ à la fin des temps. Cette volonté de déseschatologisation s’est poursuivie de la fin de l’Antiquité jusqu’au Moyen Âge central, au point que W. Kamlah s’est autorisé à formuler ce qui pourra paraître un paradoxe pour quelqu’un de non-averti : l’interprétation médiévale de l’Apocalypse est encore moins apocalyptique que celle de Tyconius et de ses commentateurs des Ve-VIe siècles. Il convient dès lors de se poser une question : les représentations médiévales de l’Apocalypse reflètent-elles la belle unanimité des commentateurs ? Devant l’effondrement d’un mythe moderne : l’Apocalypse comme image de la fin des temps, peut-on se tirer d’affaire en affirmant que les images, à l’inverse des textes, ne distinguent pas le présent du futur, mélangent et superposent le tout, comme si avec Alphonse Allais on pouvait affirmer que tout est dans tout et réciproquement.
 

Biographie 

Yves Christe a été professeur à l’université de Genève où il a enseigné l’archéologie chrétienne et l’histoire de l’art médiéval, après avoir été l’élève de René Crozet, d’André Grabar et de Marie-Thérèse d’Alverny. Après une thèse sur les grands portails romans (1969), il a publié divers ouvrages centrés principalement sur le Jugement dernier et l’Apocalypse de Jean. Co-auteur aussi avec Laurence Brugger d’un livre sur la cathédrale de Bourges et avec Antoine d’Escayrac d’un commentaire sur le Livre de chasse de Gaston Fébus. Il s’est surtout intéressé ces dernières années à la sculpture gothique, en France et en Espagne, ainsi qu’aux Bibles moralisées dans leurs rapports avec les vitraux de la Sainte-Chapelle de Paris. Il est co-auteur à ce titre avec Marianne Besseyre d’un commentaire au facsimilé de la Bible française de Naples de la Bibliothèque nationale de France. Il retourne aujourd’hui à ses anciens amours en reprenant la question de l’eschatologie présente et future telle qu’elle a été développée ses dernières années, surtout depuis 1976 qui avait marqué le millénaire de la première édition de l’œuvre de Beatus.

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