Notre-Dame de Paris, l’histoire d’une cathédrale au cœur des pouvoirs

Les cathédrales sont, par définition, des monuments au cœur des pouvoirs, celui que leur confère la hiérarchie ecclésiastique à la tête du diocèse et celui qu’elles occupent au sein de la cité qui les accueille. Le cas de Notre-Dame de Paris, cathédrale de la capitale du royaume, est cependant particulier. 

En 1260, l’évêque Maurice de Sully a voulu l’ériger pour les clercs, comme un point d’orgue à la réforme grégorienne qui imposait leur pouvoir face aux laïcs, tout en leur donnant la mission de propager la lumière de Dieu jusqu’aux fidèles. La construction de la cathédrale n’a été possible que parce que l’évêque et les chanoines détenaient un pouvoir considérable dans la ville, à commencer par un temporel conséquent, les plaçant parmi les plus riches seigneurs d’Île-de-France. 

Ce pouvoir a été néanmoins limité par la concurrence d’autres établissements religieux si bien que Notre-Dame n’est pas le siège d’un archevêché avant 1622. Les rapports de la cathédrale avec la royauté ont été complexes, même si l’évêque de Paris siège au conseil du roi, sans doute parce que les clercs de la cathédrale oscillent entre les liens qu’ils entretiennent avec la papauté et un certain gallicanisme, et que, de leur côté, les rois protègent d’autres sanctuaires où ils font leurs dévotions. Ce passé explique en partie que Notre-Dame de Paris ne soit pas devenue une église nationale.

Il sera possible d’acquérir le dernier ouvrage de Claude Gauvard, Notre-Dame de Paris, lors de cet événement. La conférence sera suivie d’une séance de dédicace.