Les sociétés savantes à l’heure de la science collaborative

En 1834, le Comité des documents inédits a été créé afin « de pouvoir accomplir le grand travail d’une publication générale de tous les matériaux importants et encore inédits sur l’histoire de notre patrie » (Guizot). Cette mission fut, dès l’origine, pensée dans une logique collaborative. Pour le ministre de l’Instruction publique, il était indispensable d’associer les érudits locaux à la vaste entreprise pour laquelle le Comité avait été créé, à savoir les « recherches qui seront incessamment entreprises sur tous les points du royaume, pour mettre en lumière les monuments inédits relatifs à l’histoire de France » (…) « Tant de richesses enfouies dans les départements ne peuvent être recueillies que sur les lieux et par les soins des hommes qui sont restés, en quelque façon, les seuls dépositaires des anciennes traditions locales. C’est principalement dans cette circonstance que la coopération active des Sociétés savantes et de leurs nombreux correspondants pourra fournir beaucoup de lumières, épargner beaucoup de missions spéciales, de temps, de dépenses, et concourir puissamment à l’illustration de notre histoire nationale ».

Que reste-t-il, aujourd’hui, de cette ambition de départ ? Le 25 avril 2018, à l’occasion du congrès du CTHS à Paris, une table ronde organisée à la Bibliothèque nationale de France consacrée aux « sociétés savantes à l’heure de la science collaborative » a réuni plusieurs dizaines d’associations scientifiques qui ont échangé sur leurs expériences ou leurs difficultés dans ce domaine.

La journée du 1^er décembre 2018 s’inscrit dans le prolongement des échanges du congrès et entend apporter des premiers éléments de réponse à des questionnements partagés par de nombreuses sociétés savantes.

Programme provisoire

• 9h30–10h : Odile Parsis-Barubé (université Lille-3), « Faire participer les citoyens à l’inventaire et à la défense du patrimoine : une vieille histoire »
• 10h-12h : Céline Deletang, Thomas Lebée, Mélisa Locatelli, Annie Poinsot, Stéphane Rodriguez-Spolti (Archives nationales), « Chantiers collaboratifs aux Archives nationales, méthodes et retours d'expérience : testaments de poilus, indexation des décrets de naturalisation (Natnum), projet ponts et chaussée »
• 12h-12h30 : Romain Julliard (Muséum national d’histoire naturelle), « Sciences participatives (sur la biodiversité) : effet de mode ou outil moderne ? »
• 14-15h : Emmanuelle Roy (Archives départementales de Vendée), « Les archives participatives, ça se cuisine ! : la co-construction des savoirs aux Archives de la Vendée »
• 15h-16h : Arnaud Dhermy (Bibliothèque nationale de France), « Faire connaître la production scientifique des sociétés savantes grâce aux pratiques collaboratives »
• 16h-17h : Laurent Hablot (École pratiques des hautes études), « Présentation des bases de données collaboratives Sigilla et ArmmA »
• 17h : Christophe Marion (CTHS), « En guise de conclusion : comment le CTHS doit-il accompagner ce mouvement ? »