L'École et le Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) seront présents au salon du livre des 21esRendez-vous de l'histoire, à Blois, qui auront pour thème « La puissance des images ».
Mercredi 10 octobre 2018 - Dimanche 14 octobre 2018
- Ville de Blois
- 9h-18h
Ils proposeront également au public une conférence autour de la publication de Jeanne-Marie Jandeaux, Le roi et le déshonneur des familles, et deux tables rondes : « Puissance des corps. Représentations et images du corps au début du XXᵉ siècle » et « Enquêter, écrire, éditer. L’enquête Leopardo et la collection des Documents inédits sur l’histoire de France ».
Michel Pastoureau, archiviste paléographe (prom. 1972), donne la conférence inaugurale du festival intitulée « La couleur dans l'image : le grand silence des historiens ».
Puissance des corps. Représentations et images du corps au début du XXᵉ siècle
Vendredi 12 octobre, de 15h45 à 17h15. INSA, 3, rue de la Chocolaterie à Blois (bâtiment principal, petit amphi).
Table ronde animée par Christophe Gauthier, professeur d’histoire de l’édition et des médias à l’époque contemporaine à l’Ecole des chartes.
L’École nationale des chartes valorise les travaux en cours d’élèves archivistes paléographes. Elle présentera quatre approches des représentations du corps au début du XXᵉ siècle, principalement à partir d’ensembles d’images fixes contemporaines.
- Manon Lecaplain (4ᵉ année) : « Les premières revues de modèles de nus photographiques à destination des artistes (1902-1914) : illégitimité d’hier et d’aujourd’hui » à partir de l’étude d’un corpus de revues de la Belle Epoque conservées à la BnF. L’expression « à destination des artistes » est essentielle, car elle concentre toute l’ambiguïté du corpus. Document de charme ou document d’étude ? Pour leurs détracteurs, il s’agit de documents obscènes qui doivent être poursuivis pour outrage aux bonnes mœurs. Leur illégitimité artistique se double donc d’une illégitimité historique : elles n’ont jamais été dignes d’intérêt car ambivalentes. Connues de tous, elles posent pourtant une question fondamentale dans bien des domaines de la recherche actuelle - histoire de la photographie, de l'art, de la presse, des mentalités et du droit - : où s'arrête l'art, où commence l'obscénité ?
- Hélène Fuchs (4ᵉ année) : « La peur du corps dans les publicités de Femina (1901-1929). » A travers l’exemple du bimensuel Femina, de 1901 à 1929, et la constellation d'activités s'articulant autour du magazine (prix de golf, prix d'aviation, théâtre, studio photo), il s’agira de décrire le fonctionnement de ce complexe et de comprendre comment son existence a permis d'aboutir à la création d'une véritable « marque » Femina, recouvrant en fait un projet de mode de vie idéal s'adressant aux femmes parisiennes de la bourgeoisie très aisée. On verra ici l’influence des images publicitaires dans le cadre de ce projet éditorial.
- Pierre-Marie Bartoli (3ᵉ année) : « Représentation des sportifs dans la presse illustrée française de l'entre-deux-guerres : corps, vedettariat, figures nationales ». Quelle est la place du sportif et de sa représentation en France à l'époque des totalitarismes voisins ? A côté de l’idéal sportif des pays totalitaires, en France aussi le sport est un enjeu politique et social. Il existe déjà un vedettariat sportif, avec des figures présentées comme des exemples, dans une France où l'on cherche à donner une nouvelle vigueur à la nation, dont les piètres résultats sportifs sont le signe pour certains d'une crise de la virilité française, d'une « race » en déclin. On s’interrogera également sur les manières de représenter les sportives, dont la pratique reste sujette à débat, ainsi que sur les sportifs non blancs, français des colonies ou noirs américains. La question du corps sportif a aussi sa place dans la grande lutte doctrinale qui sévit dans la France des années trente, entre le sport-loisir et le sport-spectacle.
Le roi et le déshonneur des familles
Les lettres de cachet pour affaires de famille en Franche-Comté au XVIIIᵉ siècle
Vendredi 12 octobre, de 17h30 à 18h30. Bibliothèque Abbé-Grégoire, 4-6, place Jean-Jaurès, Blois (fond patrimonial, 3e étage)
Par Jeanne-Marie Jandeaux, directrice du Service commun de la documentation de l’université de Franche-Comté, ouvrage publié dans la collection Mémoires et documents de l'École des chartes.
Au xviiie siècle, le roi reçoit des suppliques désespérées de dizaines de milliers de familles qui redoutent que le comportement déviant de l’un des leurs ne conduise au scandale d’une condamnation judiciaire. C’est un quotidien familial intime et douloureux, pris sur le vif, qu’exposent sans fard les dossiers de lettres de cachet pour affaires de famille de l’intendance de Franche-Comté. Les conséquences dangereuses des excès d’un fils cadet, de la folie d’un neveu ou de l’adultère d’une épouse amènent le monarque, père et juge suprême des sujets, à intervenir pour préserver l’honneur de la famille, en expédiant une lettre de cachet qui ordonne la détention de l’accusé.
Enquêter, écrire, éditer. L’enquête Leopardo et la collection des Documents inédits sur l’histoire de France
Dimanche 14 octobre, de 11h30 à 13h. Salle capitulaire au Conseil départemental, place de la République (en face de la halle aux grains).
Table ronde animée par Élisabeth Lalou, professeur d’histoire médiévale à l'université de Rouen, avec Thierry Pécout, professeur d’histoire du Moyen Âge à l’université de Saint-Étienne, Marie Dejoux, maître de conférences à l'université Paris 1, Claude Gauvard, professeur émérite à l'université Paris 1, et Olivier Guyotjeannin, professeur de diplomatique et archivistique médiévales, à l'École des chartes.
Entre 1331 et 1334, Leopardo da Foligno a parcouru les domaines provençaux du roi de Sicile pour mener une enquête administrative sans précédent. Les 29 volumes qui la conservent aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône ont donné naissance, à leur tour, à une entreprise éditoriale unique. Sous la conduite de Thierry Pécout, une équipe internationale de dizaines d’historiens a transcrit, analysé et commenté quelque 3000 feuillets où l’on voit intervenir, agir et vivre plus de 41 000 individus. Etalée sur plus de 10 ans, cette entreprise illustre la vitalité de l’érudition française et le rôle singulier qu’y joue la Collection des documents inédits de l’histoire de France pilotée par le CTHS.