Joël Coste, professeur des universités-praticien hospitalier de biostatistique et d’épidémiologie à l’université Paris Descartes et directeur d’études à l’École pratique des hautes études, donne une conférence intitulée « La pathocénose » dans le cadre du cycle « Du rare à l’unique ».

Lundi 13 juin 2016

  • 65, rue de Richelieu, 75002 Paris (salle Léopold-Delisle)
  • 17h-19h

Les souffrances et les maladies représentent des aspects essentiels de la vie humaine et occasionnellement des facteurs historiques de première importance. Les grands fléaux, les grandes épidémies, mais aussi les maladies supportées quotidiennement par l’homme méritent de ce fait une attention sérieuse de l’historien.

Parmi les concepts permettant d’expliquer la présence et la dynamique des maladies, les phénomènes d’émergence ou de résistance de certaines d’entre-elles, celui de pathocénose, forgé en 1969 par l’historien Mirko D. Grmek, directeur d'études à l'École pratique des hautes études en histoire de la médecine et des sciences biologiques (1973-1989), est du plus haut intérêt. Elaboré à partir du constat qu’« on ne peut faire l’histoire des maladies de façon exhaustive en prenant en considération maladie par maladie mais qu’il faut tenir compte de l’ensemble des maladies et de leurs rapports », le concept de pathocénose permet, par exemple, d’expliquer l’alourdissement du fardeau des maladies chroniques au XXe siècle, d’éclairer la mortalité de la grippe espagnole de 1918 ou l’émergence du Sida dans les années 1980, ou encore de rendre compte des relations de la drépanocytose, des thalassémies et du paludisme dans le temps long de l’histoire.

La pathocénose

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