Agathe Sanjuan, archiviste paléographe (prom. 2002) et conservatrice-archiviste de la Comédie-Française, discute avec Martial Poirson, professeur d’histoire culturelle, de littérature et d’études théâtrales à l’Université Paris 8, autour de leur ouvrage intitulé Comédie française. Une histoire du théâtre, dans le cadre du cycle « Les Mardis de l’École des chartes ».
Mardi 19 novembre 2019
- 65, rue de Richelieu, Paris 2e (salle Léopold-Delisle)
- 18h
Plus ancien théâtre d’Europe encore en activité, la Comédie-Française associe de façon organique une troupe, un répertoire joué en alternance et un espace de création permanents dans un établissement marqué par son exceptionnelle pérennité. Son histoire se mêle intimement à celle des spectacles en France. Emblématique des relations privilégiées autant qu’ambivalentes entre théâtre et État-nation, celle qu’on appelle la « Maison de Molière » – alors qu’elle naît sept ans après la mort de son « patron » – a toujours été investie d’une double vocation : identifier, à chaque époque, parfois avec retard, les innovations artistiques émergentes, tout en valorisant un patrimoine littéraire qui ne cesse de s’enrichir.
Glorifiée comme le sanctuaire de la consécration, elle est parfois dénigrée pour cette même raison. Elle est longtemps appelée « Théâtre-Français », en référence à son rôle symbolique aussi bien pour la politique culturelle nationale que son rayonnement dans le monde. Elle offre ainsi un poste d’observation sans équivalent du rapport entre culture et pouvoir. Forte aujourd’hui de ces quatre-cent employés issus de plus de soixante-dix professions, elle permet une plongée unique dans un ensemble de cultures de métiers relevant de l’artisanat d’art : scénographie, décors, costumes, machinerie, régies, accessoires…
L’ouvrage co-écrit par Agathe Sanjuan et Martial Poirson retrace les grandes phases de l’histoire politique, administrative, juridique, artistique, technique, sociale et économique d’une institution très présente dans l’imaginaire culturel des français comme des étrangers à partir de son fonds d’archives exceptionnelles, conservées depuis sa fondation en 1680, et des nombreuses œuvres émanant des peintres, sculpteurs, architectes, comédiens ou metteurs en scène. Richement illustré de plus de 230 documents, pour partie inédits, il articule de manière originale les regards croisés de la conservatrice et de l’historien du théâtre. Il vise un public étendu allant des spectateurs de théâtre aux amateurs d’art et d’histoire.