Débat autour du livre de Matei Cazacu Gilles de Rais avec Jacques Chiffoleau dans le cadre du cycle « Les Mardis de l'École des chartes ».
Mardi 9 avril 2013
- École nationale des chartes, 19, rue de la Sorbonne, Paris 5e
- 17h
L’œuvre
Figure satanique, Gilles de Montmorency-Laval, seigneur de Rais (1405-1440), a fasciné de nombreux conteurs et biographes. Un personnage à la mesure de cette époque violente et chaotique où l’angélisme côtoie la barbarie. Compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, il mena une brillante carrière militaire. Mais, ruiné par ses dépenses somptuaires, le grand seigneur se fit ogre. Il enleva, assassina des enfants et s’adonna aux sacrifices humains. Arrêté et jugé par l’Église lors d’un retentissant procès, Gilles de Rais est exécuté. Il entre dans la légende. Une légende tronquée, puisqu’on l’identifie alors à Barbe-Bleue, tueur de femmes et non d’enfants, mythe qui sera bientôt immortalisé par Charles Perrault. À partir de sources et documents inédits, Matei Cazacu mène l’enquête sur le premier tueur en série de l’histoire de France.
L’auteur
Matei Cazacu a consacré en 1977 une thèse d’École des chartes à l’édition critique des biographies contemporaines de Vlad III Tepes, prince de Valachie (1430-1476), également connu sous le nom de « Dracula ». Ancien directeur de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire roumaine, du monde balkanique et des rapports entre histoire et mythes, il est aussi l’auteur d’une biographie de Dracula (Tallandier, 2004) et d’un essai sur Frankenstein (avec Radu Florescu, Tallandier, 2011).
Le discutant
Jacques Chiffoleau est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales et directeur du CIHAM, laboratoire d’histoire médiévale du CNRS. Il a consacré de nombreuses études à l’histoire de la religion et de l’institution ecclésiale médiévales, dont le célèbre La comptabilité de l’au-delà. Les hommes, la mort et la religion dans la région d’Avignon à la fin du Moyen Âge (1980, rééd. Albin Michel 2011). Il a publié plusieurs articles sur Gilles de Rais, et a récemment co-dirigé Économie et religion. L’expérience des ordres mendiants (XIIIᵉ-XVᵉ s.) (PUL, 2009).