Le centre Jean-Mabillon (EA 3624 de l'École) organise une conférence intitulée « Entre princes et roi : les actes de Jean de Berry, fils de roi de France » avec Olivier Guyotjeannin, professeur de diplomatique et archivistique médiévales à l’École et Olivier Mattéoni, professeur du Moyen Âge à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne.
Mercredi 11 janvier 2017
- École nationale des chartes, 65, rue de Richelieu, Paris 2e (salle Delisle)
- 11h
Présentation
La collecte et le traitement du corpus des actes du duc Jean de Berry (1340-1416) ont paru un angle d’attaque commode pour contribuer au réveil d’une diplomatique princière aux résultats des plus contrastés en France depuis plus d’un siècle. Il permet de vérifier et prolonger certains paradigmes bien reçus, comme le rôle de relais des chancelleries apanagistes, de leur production dans la construction du territoire et dans l’accoutumance aux méthodes royales de gouvernement – un cas exemplaire avec Jean de Berry, qui lègue au dauphin Charles les cadres indispensables au gouvernement du « royaume de Bourges ». Il faut toutefois y regarder de plus près, tenter de quantifier le mélange de hasard et de nécessité, la part des emprunts aux usages locaux, le poids des notaires secrétaires du roi détachés auprès de l’apanagiste.
Le corpus potentiel est large, au-delà des pôles berrichons, poitevins et auvergnats : implantation parisienne, lieutenances en Languedoc, rapports avec les autres princes du royaume, inlassable activité diplomatique, dévotions variées ; il est conforté, de façon un peu inquiétante, de trouvailles dans les archives de consulats méridionaux de toute taille, de pièces denses mais éparses de la BnF, et jusqu’à Saint-Pétersbourg…
Depuis les origines, avec le lancement en 2011 d’un séminaire commun Paris I Panthéon-Sorbonne (Lamop) - École nationale des chartes (centre Jean-Mabillon), le traitement du corpus, riche pour l’heure d’une centaine d’actes, est conçu comme voué à la mise en ligne, et collectif. Sa masse et son éparpillement ont incité, depuis deux ans, à concentrer le regard sur les actes conservés aux Archives départementales du Cher, dans le fonds de la Sainte-Chapelle (actes scellés, puis autres), en synergie étroite avec les Archives, leur service sigillographique et leur directeur, Xavier Laurent ; le sous-corpus est déjà partiellement en ligne. La centaine de textes déjà établis permet d’ores et déjà de renouveler l’étude de la diplomatique syncrétiste qui semble caractériser les productions princières du tournant des xive et xve siècles.