Débat autour du livre de Jean-Michel Leniaud  Droit de cité pour le patrimoine avec Jean-Marc Mandosio dans le cadre du cycle « Les Mardis de l'École des chartes ».

Mardi 15 octobre 2013

  • Grande salle de cours de l’École nationale des chartes au 19, rue de la Sorbonne, Paris 5e
  • 17h

L’œuvre

On a écrit en substance que le patrimoine résulte du sacrifice que l’on consent en vue de sa sauvegarde (André Chastel). Est-ce aussi simple ?

La conservation ne résulte pas d’un troc, financièrement traduit ou non, contre une parcelle de modernité. Car le patrimoine ne relève pas du luxe inutile. L’approche protéiforme qui est ici adoptée suggère une réalité plus complexe. L’histoire confirme la succession des hasards et des survies inattendues, la brutalité des conflits entre les forces de destruction et l’aspiration poétique à rendre le temps immobile, la récurrence des utopies nourries de nostalgies. Peu à peu, un habitus patrimonial s’est composé, fait de donquichottisme sans espoir mais combatif, d’habileté à prendre la faveur de la vague, de prescience de l’avenir.

Pour quels enjeux plaide-t-il ? Pour que, dans la cité, une place soit faite à l’héritage, pour que le territoire, propriété collective par excellence, cesse d’être altéré par un processus qui semble irréversible, pour qu’à la paresse, à l’égoïsme et à l’idéologie qui ruinent peu à peu les conditions de notre-être-ensemble-dans-la-durée succède un nouveau type de rapport à la nature et aux choses du passé. Aux côtés de la modernité, de l’hygiène, de la sécurité et du rendement, le patrimoine a aussi droit de cité.

Cet ouvrage est le quatrième que Jean-Michel Leniaud consacre aux politiques du patrimoine : L’Utopie française. Essais sur le patrimoine, préf. Marc Fumaroli, éditions Mengès, 1992 ; Chroniques patrimoniales, éditions Norma, 2001 ; Les Archipels du passé : le patrimoine et son histoire, éditions Fayard, 2002

 

L'auteur

Archiviste paléographe (prom. 1976), Jean-Michel Leniaud obtient le diplôme de l’École pratique des hautes études, le doctorat d'État en droit et l'habilitation à diriger des recherches en lettres et sciences humaines.

Inspecteur des monuments historiques de 1977 à 1990, il est successivement conservateur régional des monuments historiques pour la région Rhône-Alpes (1979-1983), chef de la division des affaires générales et de la protection des monuments historiques (1983-1986) puis chef de la division du patrimoine mobilier (1986-1990) au ministère de la Culture. En 1990, il est élu à l'École pratique des hautes études et en 1996 à l'École nationale des chartes.

Jean-Michel Leniaud est directeur de l'École nationale des chartes depuis septembre 2011.

 

Le discutant

Jean-Marc Mandosio est maître de conférences à l'École pratique des hautes études, chargé de la conférence de latin technique du XIIe au XVIIIe siècle. Il établit dans ses divers essais une critique sociale en phase avec les courants anti-industriels, proche par certains aspects des écrits de Jacques Ellul. Il a créé et animé la revue auto-éditée Nouvelles de nulle part qui a connu quelques numéros à partir de 2002 et participe à la revue L'autre côté dirigée par Séverine Denieul.

  • L’Effondrement de la Très Grande Bibliothèque nationale de France : ses causes, ses conséquences, Paris, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 1999.
  • Après l'effondrement : notes sur l'utopie néotechnologique, Paris, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2000.
  • Dans le chaudron du négatif, Paris, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2003.
  • D'or et de sable, Paris, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2008.
  • Longévité d'une imposture : Michel Foucault, suivi de « Foucaultphiles et foucaulâtres », édition revue et augmentée, Paris, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2010.
  • Conserver ou Restaurer : Les Dilemmes du patrimoine (1893), réédité en 2013 aux Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances.

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