Enora Peronneau Saint-Jalmes, archiviste paléographe (prom. 2020) et lauréate de la première édition de la bourse Victor Baubet, donne une conférence intitulée « Des hypothèses à la thèse : itinéraire d’une enquête sur le viol au xviiie siècle », autour de son ouvrage Crimes sexuels et société à la fin de l’Ancien Régime (éditions Perrin, 2021).
Jeudi 24 mars 2022
- École des chartes - PSL, 65, rue de Richelieu, Paris 2e (salle Delisle)
- 18h
« L’histoire du viol n’est pas écrite ». Le constat opéré par Georges Vigarello en 1998 se révèle toujours d’actualité, en particulier pour l’Ancien Régime. Longtemps délaissé par l’historiographie, du fait de la rareté des sources mais aussi des polémiques qu’il suscite, le viol véhicule de nombreuses idées reçues : banalisation des agressions, stigmatisation des victimes, impunité des coupables, etc. Ce crime demeure encore largement méconnu. La question des violences sexuelles, au carrefour de l’histoire du droit, de l’histoire sociale, des gender studies et de la micro-histoire, a pourtant de quoi susciter l’intérêt de la recherche. Mais comment écrire l’histoire d’un crime en proie aux stéréotypes et presque invisible dans les archives ? L’étude d’un corpus d’affaires inédites dépoussière notre vision du viol au xviiie siècle et réévalue la manière dont la justice et la société traitaient ce crime à part.