Pascale Bourgain (prom. 1970), professeur émérite de l’École, et Ioanna Rapti, directeur d'études à l’EPHE, président une table ronde autour de l’ouvrage Imago libri. Représentations carolingiennes du livre, édité par Charlotte Denoël (prom. 2001), Anne-Orange Poilpré et Sumi Shimahara, aux éditions Brepols (Turnhout, 2018).
Jeudi 27 juin 2019
- Institut national d’histoire de l’art, galerie Colbert, 2, rue Vivienne, Paris 2e.
- 18h-20h
Quatrième de couverture
Le renouveau culturel carolingien confère au livre une place majeure dans la société, qui perdure dans le monde ottonien. Sa production est suffisamment abondante pour que près de 9 000 manuscrits de cette époque nous soient parvenus, et le soin apporté à la qualité de leur confection est remarquable. Les manuscrits, précieux ou non, corrigés, glosés, comparés, échangés, servent à l’action, politique ou judiciaire, à la spiritualité, à la réforme religieuse, au développement de l’« humanisme » carolingien. Dans la société et la culture chrétiennes, l’objet-livre revêt un caractère précieux et somptuaire, comme en témoignent sa place de choix au sein des trésors d’église et sa haute valeur monétaire. Il est l’incarnation à la fois de l’autorité sacrée, du pouvoir et du savoir ; investi d’une forte dimension symbolique, il peut aussi être source de conflits et victime de destructions. Polymorphe, il intervient dans de multiples situations : il peut être tour à tour exhibé sous l’aspect d’un rouleau, d’un codex ouvert ou fermé, mangé, foulé aux pieds, dissimulé, utilisé pour prêter des serments… À la fois contenant et contenu, objet et parole, le livre est aussi imaginaire et imaginé. L’enquête collective envisagée ici dépasse la dimension archétypale du livre pour cerner, à travers une approche pluridisciplinaire combinant l’histoire sociale, culturelle et artistique, la spécificité des représentations carolingiennes du livre.