Letizia Tedeschi, professeur étranger invitée à l’École par Jean-Michel Leniaud, donne une conférence intitulée « De l'Occident à l'Orient, architecture italianisante à Saint-Pétersbourg de Catherine II et Alexandre Ier ».
Mercredi 2 avril 2014
- École nationale des chartes, au 65, rue de Richelieu, Paris 2ᵉ
- 17h
Présentation
L’intervalle de temps qui s’écoule de 1764 à 1825 correspond aux événements historiques du « cycle saint-pétersbourgeois » auquel on attribue l’utopie classique qui anime la modernisation de la Russie. On assiste alors à une série de contributions diversifiées, de matrice italienne et italianisante, à l’édification du visage moderne de Saint-Pétersbourg et, d’une manière plus générale, à ce que l’on pourrait appeler la construction d’un lexique international et eurocentrique, qui n’en demeure pas moins russe pour autant. La conférence s’efforcera de tracer les contours des caractéristiques d’une telle contribution, en particulier en ce qui concerne le visage architectural de la nouvelle capitale russe. Les œuvres d’architectes comme Giacomo Quarenghi, Vincenzo Brenna, Carlo Rossi, Luigi Rusca et d’autres encore, permettent en effet de spécifier le double profil public et privé de ce nouveau langage qui, en harmonie avec ce qui arrive à la noblesse russe, semblerait traduire son propre visage en une icône de la modernité et son propre costume en un uniforme.
La conférence tentera de démontrer cette affirmation à travers différentes lectures en explorant des constructions architecturales individuelles, des décors et tout ce qui pourra favoriser la définition de cette contribution « italianisante » au nouveau langage classique ou plus précisément classique russe, qui tire profit d’architectes de toutes origines et formations, Hollandais, Allemands, Français, etc… . La scène de cette cité impériale donnant sur la Neva sera présentée comme une synthèse quasiment idéale de ce qu’est ce langage dans le reste de l’Europe, sans jamais renoncer toutefois à la déclaration d’appartenance à sa propre terre et par conséquent à une singularité linguistique et formelle qui fait la différence par rapport aux autres propositions européennes.