La session 2023-2024 a pour thème « Nombre et dénombrements dans les archives ».
Vendredi 9 février 2024 - Vendredi 17 mai 2024
- École nationale des chartes, 65 rue de Richelieu, Paris 2e, salle Delisle
Présentation du séminaire
Que font les archives à l’administration ? Et que fait l’administration aux archives ? Ces deux versants d’une problématique des sources et de la vie de la cité ne peuvent être dissociés et appellent l’apport complémentaire de disciplines comme l’histoire des institutions, l’histoire du droit, la diplomatique ou l’archivistique. Les points de contacts sont nombreux et leur analyse déborde largement les questions classiques de l’efficacité administrative, de la transparence démocratique ou de la critique des sources. Un tel dialogue, qui reflète la singularité de la formation dispensée à l’École des chartes, apparaît fructueux à l’heure où les supports des documents, les pratiques des administrations et les modes de communication diffusés dans la société évoluent de manière considérable. Chaque année, un thème particulier, en lien avec les débats actuels, sera retenu pour ce séminaire qui entend donner la parole aussi bien aux historiens qu'aux praticiens de l'administration (administrateurs, juristes, informaticiens) et du monde des archives.
Nombre et dénombrements dans les archives (2023-2024)
À l’heure où les archives numériques bousculent l’archivistique mondiale, le nombre semble, au moins étymologiquement, chez lui aux archives. À vrai dire, il y a toujours été : à s’en tenir à leurs fonctions primitives, archiver, c’est aussi et d’abord compter. Il ne semble pas pourtant que ce lien ait été questionné de manière principale ou frontale, en dépit d’un lien qui n’a cessé de se déployer en tous sens, les archives se nourrissant du chiffre et inversement. Qu’on parle de données statistiques extraites des archives ou enfouies en elles, qu’on raisonne en termes quantitatifs sur les « masses » ou au contraire sur la rareté, il semble bien que compter soit aussi un préalable ou en tout état de cause un adjuvant de l’archivage.
Quelle que soit la mission ordinaire des archives que l’on prenne en compte, de la collecte à la communication en passant par la conservation et le classement, rien n’est échappe au nombre ou plutôt rien ne se fait sans lui. L’archivistique serait-elle donc une science exacte ? En ces temps d’intelligence artificielle, le propos n’a rien de particulièrement provocateur et pose au contraire crûment la question de ce qu’une société attend de ses archives.
Programme
- 20 oct. : « Introduction. Archives : au commencement était le nombre ? », Olivier Poncet (École nationale des chartes-Centre Jean-Mabillon-EHESS-CRH) et Édouard Vasseur (École nationale des chartes-Centre Jean-Mabillon) (Nota : la séance aura lieu exceptionnellement en salle Quicherat, au 1er étage)
- 1er déc. : « Le point de vue de l’archiviste », Claire Martin (Service des archives économiques et financières) et Matias Ferrera (Archives nationales-Centre Jean-Mabillon)
- 26 janv. : « Coter et classer avec les nombres, hier et aujourd’hui », Corentin Durand (École nationale des chartes-Centre Jean-Mabillon-Université Lyon II-CIHAM) et Olivier Poncet (École nationale des chartes-Centre Jean-Mabillon-EHESS-CRH)
- 9 fév. : « Les chiffres statistiques et comptables dans les archives : richesse et dispersion », Béatrice Touchelay (Université de Lille-IRHiS)
- 15 mars : « Mécanographie, documentation et nombre », Delphine Gardey (Université de Genève)
- 5 avril : « Les renouvellements de l'histoire sociale quantitative : un nouveau regard sur les archives administratives contemporaines », Claire Lemercier (CNRS-Sciences Po-CSO)
- 17 mai : « Gouverner les archives par le nombre ? », table-ronde avec Emmanuelle Bermès (École nationale des chartes-Centre Jean-Mabillon), Olivier Martin (Université de Paris-CERLIS) et Guillaume Nahon (Ministère de la culture, inspection des patrimoines)