• Revue : Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique
  • Pages : 41-63

Résumé

Dans le passage problématique du moment politique renaissant à l’ère baroque, des administrateurs d’un genre nouveau contribuèrent, par leur expertise et leur capacité d’innovation technique et politique, à saturer de leur présence et de leur savoir-faire les secrétariats de la monarchie française. Ils créèrent ainsi, à l’échelle de leurs parentèles, des réflexes et des pratiques communes dans l’effectuation des décisions souveraines, jetant les bases d’un habitus de serviteur du roi, d’une langue et d’une science d’État. Autonomes dans un système aux normes qu’ils contribuèrent à inventer, pré-bureaucrates consacrés au service et aux volontés du prince, ils lièrent leur ascension à la montée en puissance de l’administration royale. Le moment politique des années 1560-1610 est une crise, au sens plein du terme : on passe d’un compromis politique à un autre, d’une architecture politique centrée sur la personne du souverain, veillant au fragile équilibre entre les cours et les communautés, à une autre configuration, où l’exaltation de la majesté royale de la nouvelle dynastie Bourbon est la principale charge de secrétaires et de conseillers puissants, dans l’immédiat entourage du souverain.

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