• Université : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....)

Résumé

Plus connu sous le pseudonyme de Jean de La Hire, l’écrivain, éditeur et homme politique français Adolphe d’Espie (1878-1956) a aujourd’hui disparu de la plupart des mémoires. Ses œuvres ont pourtant marqué nombre de lecteurs de son époque, comme le jeune Jean Paul-Sartre qui se délectait de ses romans. Son parcours ne peut par ailleurs manquer d’interpeller. Romancier résolument élitiste, le jeune d’Espie fréquente Pierre Louÿs, José-Maria de Heredia, Colette et Willy, et se rêve en nouveau Balzac. Pourtant, c’est dans le roman populaire qu’il se rendra célèbre, et qu’il publiera la majorité de sa très vaste production. Il en couvrira tous les genres : roman sentimental, policier, d’aventures, de cape et d’épée, et de science-fiction. Son itinéraire politique étonne également. Longtemps engagé auprès des républicains-socialistes, il devient maire de Banyuls-sur-Mer sous cette étiquette, et rédacteur en chef d’une revue politique parrainée par Léon Bourgeois et Ferdinand Buisson. D’Espie bascule cependant dès 1940 du côté de la collaboration. Il prend alors la tête des Éditions Ferenczi qu’il aryanise et met au service de la propagande nazie, propagande à laquelle il contribue aussi de sa plume. Ambitieux et opportuniste, d’Espie a choisi en politique comme dans les lettres, les chemins qui menaient le plus vite au succès, au mépris d’idéaux vite oubliés, et d’une postérité qui ne pourra lui pardonner ses errements.

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